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Mes aventures !

 

Dans cette rubrique vous trouverez toutes mes découvertes, mes impressions, des anecdotes ainsi que des conseils.

 

Premiers pas à Cuzco

Semana Santa - Lac Titicaca

Cusco et sa région

Trek au Machu Picchu part.1

Trek au Machu Picchu part.2

Amazonie - Parc National Manu

Salar d'Uyuni & Sud Lipez

 

LA Semana Santa

Lundi Saint

Cette semaine, c’est la Semana Santa ! C’est-à-dire la semaine de Pâques, très importante ici car comme vous le savez, les gens sont très croyants. Si je ne me trompe pas, les traditions sont différentes selon les régions et les villes du Pérou, je ne pourrai donc raconter que ce que j’ai vu à Cusco. Lundi 14 avril, j’ai travaillé 8h30 d’affilées, sans pause à midi, car mes collègues péruviennes avaient demandé si l’on pouvait sortir à 16h30, afin de passer du temps avec leur famille à l’occasion du Lundi Saint. Aujourd’hui, tout Cusco a revêtu son plus beau vêtement pour la procession du Lundi Saint, celle du patron de la ville : le Seigneur des Tremblements de terre (El Señor de los Temblores). A partir d’environ 14h, une grande statue – Christ noir – le représentant défile en ville de places en places, de lieux sacrés en lieux sacrés, et doit terminer son chemin vers 19h à la Plaza de Armas.

Paranthèse culturelle

Selon la légende, une toile du Christ a arrêté un violent séisme ayant eu lieu dans la ville en 1650. Dès lors, un culte est rendu à l’image du Taitacha temblores, ce qui rend la Semaine Sainte à Cusco si particulière. Cette célébration prend forme le lundi précédant Pâques (lundi saint) et permet d’observer la fusion des religions andine et chrétienne. La représentation du Seigneur de los Temblores est portée de la Cathédrale vers toute la ville, comme il était coutume de le faire pour les momies des gouvernants, chefs ou prêtres incas.

Source : lesincontournablesdecusco

17h00, nous allons voir ce qu’il se passe en ville : stands de nourriture, drapeaux, vente de « bouquets » avec une photo du Christ… et surtout des milliers de gens dans les rues que la pluie ne décourage pas ! Pour le moment, il y a du monde dans les rues, mais nous pouvons circuler, et il ne se passe rien de bien spécial, nous rentrons donc à l’auberge avant de ressortir à 19h pour retourner à la Plaza… mauvais idée ! Nous voilà complètement coincés dans une foule incroyable, impossible de voir autre chose que la cathédrale, en levant les yeux. Nous attendons, en espérant avancer vers la place, mais au bout d’une vingtaine de minutes, prêts à suffoquer dans la foule, nous décidons de partir et d’aller boire un verre avec nos amis français rencontrés la semaine dernière. Finalement, nous n’aurons pas vu le fameux « Señor de los Temblores », mais nous aurons tout de même pu se faire une idée de l’importance de cette fête pour les cusqueños, qui sortent par milliers pour prier, certains habillés en costume traditionnel.

Lac Titicaca - Bolivia

La Semana Santa, ce n’est pas seulement le lundi Saint, mais également deux jours fériés dans la semaine : jeudi et vendredi ! L’occasion pour moi de profiter de ces quelques jours off pour entreprendre un petit voyage. Harly a proposé de me laisser le samedi libre afin que nous puissions nous rendre au Lac Titicaca – côté Bolivie. En effet, en plus d’être un endroit exceptionnel que nous voulions voir, il faut également que nous sortions du Pérou afin d’étendre la durée de nos visas (le douanier de Lima ne nous a accordé que 30 jours pour Quentin et 60 jours pour moi, et si nous dépassons ces jours, il nous faudra payer 1$ par jour de plus à notre départ). Billet en main, nous partons donc mercredi soir, à 22h, en bus pour la ville de Puno (Lac Titicaca côté Pérou), arrivée prévue aux alentours de 5h30 du matin. Ensuite nous chercherons un bus pour Copacabana (Lac Titicaca côté Bolivie), passerons la frontière et prendrons normalement le bateau pour l’Isla del Sol (l’une des plus belles îles du lac) où nous passerons deux nuits.

 

 

Mercredi 16 & jeudi 17 avril

Le trajet s’est déroulé comme prévu, nous sommes partis de Cusco à 22h30 environ et arrivé à Puno vers 5h30. Une fois arrivés là, il n’a pas été difficile de trouver un bus pour Copacabana : chaque compagnie crie des noms de destinations à tout bout de champ. Après négociation, nous nous retrouvons dans un bus qui part aux environs de 7h30. Le trajet est magnifique, avec d’un côté le Lac Titicaca et de l’autre les montagnes des Andes qui nous surplombent. On est vraiment fatigués, mais la beauté de l’étonnant paysage autour de nous m’empêche de fermer les yeux. Après environ 2h de trajet, nous passons la frontière Pérou/Bolivie – sans encombre – puis remontons dans le bus pour 15 minutes avant d’arriver à destination. Il est environ 11h heure du Pérou, mais on nous informe qu’il est midi en Bolivie.

Lac Titicaca

Copacabana est une petite ville qui vit du tourisme du Lac Titicaca, il y a une grande rue principale qui descend jusqu’au lac, avec des restos, des magasins de souvenirs et épiceries, quelques agences de voyages et… c’est à peu près tout. Une colline avec un calvaire surplombe la ville et il y a également une cathédrale qui, à ce que l’on m’a dit, vaut le coup d’être visitée.

 

Mais pour nous, pas de temps à perdre, nous retirons des bolivianos, la monnaie locale (1€ = 10 bol environ), nous installons pour manger sur un toit-terrasse avec vue sur la mer… enfin le Lac, mais je vous assure qu’on peut s’y tromper : petit port, mouettes, pas de terres à l’horizon, tout y est !

Ilot sur le lac

Nous prenons ensuite nos tickets (25 bol) pour nous rendre au nord de l’Isla del Sol, notre destination finale. Le trajet se passe bien, c’est magique, on vogue sur le plus haut lac navigable au monde ! L’eau est magnifique et nous avons droit à un beau soleil pour notre première « croisière » sur le lac. Malheureusement, tout ne se passe jamais parfaitement : manque d’attention de ma part et mon portable tombe… non pas sur le sol du bateau, mais dans un trou entre la coque du bateau et le sol en bois. Naaaoooon, qu’est-ce que je vais faire ? Arrivés sur l’île, nous tentons tout notre possible avec le propriétaire du bateau pour le récupérer, en vain. Il me promet de revenir le lendemain à 7h afin de déboiter les planches du bateau pour retrouver mon bien. C’est ce qu’il a fait, malheureusement mon téléphone n’aura pas survécu à sa nuit sur le plus haut lac du monde.

Port Challapampa

Bref, bref, arrêtons d’être matérialiste et profitons de ces quelques moments presque coupés du monde. Challapampa, le village du nord de l’île, est bordé par le lac de chaque côté : un port d’où nous arrivons et une plage de l’autre côté (à peine 3 minutes de marche entre les deux). Ici tout est calme, pas de route, pas de voiture… uniquement des animaux qui se baladent un peu en liberté dans les « rues » recouvertes de sables et sur la plage : chiens, chats, ânes, vaches, moutons, cochons… ça nous change des klaxons et de la pollution de Cusco ! Un vrai havre de paix qui fait du bien, touristique mais pas tant que ça. Nous trouvons une chambre pour la nuit (un peu cher, nous nous en sortons à 200 bol pour 2 nuits, ce qui fait 10€ chacun en tout) et nous baladons sur la petite plage, admirant le coucher du soleil. Après un bon petit repas dans un restaurant, il est temps de se coucher, nous sommes épuisés par le voyage de nuit en bus et les aventures de la journée et le lendemain, une grande journée nous attend !

Port Challampa

Vendredi 18 avril

Debout à 6h30, après un bon petit déjeuner dans un resto (25 bol) et après avoir récupéré mon portable, nous attendons pour prendre un bateau vers le sud de l’île. Un trajet « officiel » est prévu à 10h30, mais lorsque nous nous baladons près du port aux alentours de 9h30, un homme nous demande où nous souhaitons aller et nous propose de partir pour le sud dès maintenant. Après négociation du prix, nous embarquons sur son bateau (je précise qu’il s’agit là de tous petits bateaux, où l’on peut s’assoir dans la partie couverte ou bien sur le toit). Pour ce trajet, nous sommes les premiers arrivés donc nous choisissons de nous installer sur le dessus du bateau, afin de profiter de l’air du lac et du soleil. Surprise, le bateau s’en va. Génial ! On a un bateau pour nous tous seuls ! J’en profite donc pour faire un tas de photos avant notre arrivée au sud, après une trentaine de minutes.

Isla del Sol depuis le bateau

Yumani, le village du sud, est totalement différent de Challapampa. Tout d’abord, contrairement à Challapampa qui est relativement plat, Yumani est construit à flanc de montagne et donc tout en hauteur. Quelques magasins de souvenirs sont présents sur le bas, là où nous accostons, un restaurant, puis nous comprenons qu’il va falloir grimper « tout ça ?! » pour commencer notre randonnée pour rejoindre le nord. Nous prenons les escaliers et commençons notre ascension. Enfaite, on comprend que le village est un ensemble de maisons et de restaurants parsemés un peu partout sur la montagne, ce qui le rend vraiment différent du nord.

Yumani

Après la montée de toutes les marches, où je me fais joliment doublée en montée par une bolivienne âgée qui portait sur son dos une énorme charge, nous décidons de nous arrêter dans un restaurant, pensant qu’il n’y en aurait plus aucun après. Petit apéro avec une magnifique vue sur le lac en attendant d’être servi, puis nous repartons pour notre randonnée. Que dire… ? Magnifique, impressionnant, saisissant… tous ces mots pour décrire la beauté qui nous entoure quand nous arrivons en haut de la montagne, et que s’étendent devant nous le lac Titicaca et ses îles montagneuses. Entre le village du sud et celui du nord, les seules traces de l’homme sont les cultures en terrasses et les pierres empilées sur le long du chemin.

Cultures en terrasses

L’île est constituée de plusieurs grandes collines, ce qui fait que durant la randonnée, on monte, puis on redescend continuellement. Parfois à plus de 4000 mètres d’altitude, j’avoue avoir un peu galéré, mais je ne regrette vraiment pas de l’avoir fait ! Se dépasser, ça fait du bien, mais se dépasser autant pour admirer ce genre de paysages magiques, c’est encore mieux ! Un conseil en revanche, préparez la crème solaire ! Un superbe soleil nous a accompagnés toute la journée, et bien je peux vous dire qu’on regrettait vraiment d’avoir oublié de prendre de la crème, surtout lorsqu’on a remis un pull… Outch !

Magnifique vue sur le lac

Après je pense une bonne dizaine de kilomètres (on s’est trompé de chemin plusieurs fois !) nous arrivons aux ruines Incas de Chinkana, un peu plus au nord que Challapampa. Nous voyons ce qui devait être une maison… c’est tout ? Nous entrons dedans, explorons les ruines et là, nous voyons l’ensemble du site, bien plus impressionnant qu’une simple maison ! En contre-bas, une superbe plage avec de l’eau turquoise sur les rives rajoute au charme de l’endroit. Nous continuons d’explorer les ruines, mais nous sommes malheureusement fatigués par notre journée et surtout, sans guide ni aucun écriteaux explicatifs, les pierres Incas nous parlent peu.

 

[Les ruines de Chinkana (labyrinthe en Aymara) sont un ancien temple Inca qui avait pour fonction d’abriter les vierges de l’Inca (les Ñusta) et d’entreposer des aliments pour les pèlerins venus de l’empire entier.]

Ruines Chinkana

Nous repartons ensuite vers Challapampa, satisfaits de s’installer un moment sur la plage après les efforts de la journée. Nous regardons l’horizon, le soleil est couché, et un orage lointain offre un spectacle d’éclairs majestueux sur le lac. Tout à coup, plus aucune lumière sur l’île, nous voilà plongés dans le noir à cause d’une coupure de courant, ce qui rajoute encore un peu de mystère à cette île du soleil qui selon la légende, serait le berceau de la civilisation Inca. Nous nous installons dans un restaurant pour un vrai dîner aux chandelles, et malgré le manque de lumière, nous sommes servis très rapidement.

 

Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons le bateau de 10h30 pour retourner à Copacabana, où nous profitons des nombreux magasins d’artisanat pour ramener des souvenirs avant de reprendre un bus pour Puno, puis pour Cusco. A la frontière, nous sommes les derniers à passer à la migration du Pérou, et le douanier nous accorde 90 jours sur le territoire, aucune négociation possible. C’est déjà ça, nous n’aurons pas à payer beaucoup si nous ne retournons pas en Bolivie avant. Nous arrivons, légèrement fatigués, à 4h30 à Cusco et décidons de retourner à l’auberge à pied.

 

C’est ici la fin de cette aventure, pleine de rebondissements, de coups de soleil, de panoramas magnifiques, de quiétude… bref, un endroit extraordinaire et dépaysant que je recommande à tous ceux qui passent par le Lac Titicaca !

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